Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Une coproduction Collège de France – CNRS

Résumé

La leçon inaugurale a porté sur les lois de la psychologie et les stratégies de recherche qui pourraient permettre de les établir.

« La psychologie est la science de la vie mentale. » Ainsi William James cernait-il, dès 1890, le domaine de ce qui allait devenir la psychologie cognitive. Celle-ci s'affirme comme une part intégrante des sciences de la vie, qui exploite toutes les méthodes de la biologie, depuis la génétique jusqu'à l'imagerie cérébrale ; mais une science de la vie mentale, qui tente d'énoncer des lois générales de la pensée, un domaine intime et subjectif que l'on aurait pu penser inaccessible à la méthode scientifique.

La diversité des cultures, des personnalités, et des compétences humaines semble rendre hasardeux le projet d'une science psychologique unifiée, capable d'énoncer des lois d'une portée générale. De fait, depuis les vingt dernières années, les laboratoires de psychologie expérimentale se sont spécialisés, chacun s'attachant à comprendre un aspect restreint de la cognition.

Par-delà les hasards de l'histoire évolutive et culturelle de l'espèce humaine, se pourrait-il pourtant que notre vie mentale soit régie par quelques principes généraux d'architecture cérébrale ? Renouant avec l'esprit du programme psychophysique de Fechner, Wundt, Ribot ou Piéron, la psychologie doit se donner un objectif ambitieux : pousser l'analyse des fonctions cognitives supérieures jusqu'à un niveau de formalisation comparable à celui de la physique, par la formulation de théories mathématiques et de modèles neuro-informatiques. Les lois psychologiques, même si elles peuvent être exprimées sous forme d'algorithmes formels, ne seront comprises en profondeur que lorsqu'elles auront été mises en relation avec les différents niveaux d'organisation du système nerveux. L'imagerie cérébrale présente ainsi une opportunité exceptionnelle d'approfondissement du champ de la psychologie. Loin de ne constituer qu'une « néo-phrénologie », elle donne accès à l'architecture fonctionnelle et aux mécanismes des fonctions cognitives, plus directement que la traditionnelle étude du comportement.